Les Nuits Photographiques d'Essaouira

Jean-Pierre Duvergé, invité des Nuits Photographiques d’Essaouira 2022

 

Série : CERGY’S FACES

Cergy-Pontoise : une banlieue française « Le visage est ce qui nous interdit de tuer » Emmanuel Levinas.
Je m’appelle Jean-Pierre Duvergé. Originaire de Bordeaux, je suis installé à Cergy-Pontoise (95000) près de Paris depuis 1981. J’ai vu grandir la ville en même temps que mes enfants. Je pratique la photographie depuis l’âge de 20 ans mais mon activité professionnelle m’a empêché de m’y consacrer. Aujourd’hui, le temps retrouvé me permet de réaliser les idées qui ont germées en moi.

Tout le monde parle de diversité, tout le monde dit que c’est la richesse, et à Cergy-Pontoise en particulier où 130 nationalités cohabitent. Le rêve pour un portraitiste. Une image valant plus que de longs discours, j’ai décidé de montrer cette diversité humaine en photographiant des personnes anonymes qui pourraient être nos voisins, le commerçant chez qui nous nous rendons quotidiennement, une personne qui passe dans la rue que vous regardez et qui vous regarde, qui vous sourit parfois aussi. Je privilégie les visages parce qu’ils expriment l’être profond, le noir et blanc pour aller à l’essentiel et capter le regard, car c’est à travers lui que les humains communiquent : il est le portail de l’âme. Il ne s’agit plus de photogénie, mais de rendre compte de la beauté du genre humain à travers sa diversité. Je suis conscient que l’homme est capable des pires bassesses mais ce que je veux montrer c’est l’infinie tendresse et la profondeur qu’il recèle.

Si nous ressentons cette beauté, alors, en nous, se développe une éthique c’est-àdire une morale libérée des contraintes sociales ou culturelles car comme le suggère François Cheng (de l’académie Française), « de l’émotion esthétique nait l’éthique » c’est-à-dire finalement la reconnaissance de l’Autre comme sujet. L’album « Cergy’s Faces » est devenu l’album de la fraternité. Il comprend près de 1300 portraits à ce jour mais il ne cesse de croitre car il ne se terminera jamais.